J’avais les jambes qui flageolaient. J’avais peine à respirer correctement. Mon cœur battait à tout rompre. Mais je faisais de mon possible pour ne pas perdre le peu de sang froid qu’il me restait.
C’était lui.
Instinctivement, j’ai braqué mon arme vers le jeune homme, prêt à presser sur la détente.
Il se trouvait là. Devant moi et mon collègue, une arme à la main. Pendant que mon partenaire parlait au jeune adolescent armé, je repensais à cette terrible journée.
C’était lui.
Le garçon que j’avais retrouvé dans cette ruelle déserte. Inconscient et ensanglanté. Tel était son piteux état. Côtes, nez, jambes et hanches brisés. Je m’étais senti si... impuissant. J’avais l’impression d’être ce malheureux poisson rouge pris dans son sempiternel bocal. Mais pourquoi? Pourquoi quelqu'un lui avait-il infligé toute cette atroce douleur? J'avais tenté de découvrir ce qu'il s'était produit, mais j'avais naïvement cru que c'était qu'une simple bagarre qui avait mal tourné. Alors, j'ai laissé de côté l'idée que quelqu'un s'en avait sauvagement pris sur lui pour l'intimider.
Une pression soudaine pesait sur mes épaules. Je devais éviter que tout cela ne tourne au cauchemar. Je voulais revoir ma fiancée portant notre enfant lorsque mes heures de job allaient être terminées. Je ne voulais surtout pas que quelqu'un lui annonce que j’étais mort à cause d’un adolescent mal dans sa peau. Mais je voulais aussi la sécurité de ce jeune en détresse.
Lorsque je m’apprêtais à engager la discussion, il s’est retrouvé agenouillé devant moi en laissant tous ses sentiments sauvegardés depuis bien trop longtemps s’emparer de lui. Ce garçon, il n’allait pas bien et je me devais de lui venir en aide. C’était mon rôle. Mon rôle de policier. Mais il a brutalement émis des cris. Son visage reflétait le regret, mais aussi la colère et la douleur contenues depuis bien trop longtemps.
J’avais du mal à le regarder. Malgré cela, je me suis mis à lui parler le plus calmement possible. À lui dire qu’il devait déposer son arme sur le sol. Malheureusement, sa rage avait pris possession de lui. Il criait de plus en plus fort, jusqu’à en perdre complètement le souffle. Alors j’ai haussé le ton davantage, accompagné de mon coéquipier. À notre plus grand désarroi et soulagement, il a cessé de hurler et a déposé son pistolet sur le sol. J’ai donc baissé mon arme en faisant retomber lourdement mon bras le long de mon corps. Sans oublier un long soupir de soulagement.
Mais, sans crier gare, le garçon a repris son arme et l’a retournée vers lui. J’ai tenté de le résonner. Que tout cela pouvait finir autrement que par sa mort.
Merde. Cette histoire aurait pu se terminer autrement. Autrement qu'une fusillade. Mais j'ai tout foiré. Je n'ai pas su faire correctement mon job.
"C’était lui." Oh! Quelle bonne idée qu'un de policiers de l'école soit le même qui l'a retrouvé blessé plus tôt dans le roman!
RépondreSupprimer