Je le regarde, il est couché dans son lit d’hôpital tel un bébé naissant
tout fragile. Je suis une mauvaise mère, je n’ai rien fait. J’ai beau avoir
pris congé, jamais je n’en ferai assez. Je lui propose de manger, mais il n’a
envie que de monter dans sa chambre. Je ne sais plus quoi penser. L’autre soir,
je me suis mise à pleurer, puis à crier, pour enfin hurler. Je sortais de moi
la douleur d’une mère au dépourvu, causé l’image de son fils qui souffre
péniblement, voire même atrocement. Je me suis rappelé cette soirée, il y a
deux ans, où il m’en a parlé pour la toute première fois Pourquoi n’ai-je pas
agi? Maintenant, mon fils est dans un lit d’hôpital, emprisonné par la peur, et,
tout cela, c’est à cause de moi, uniquement moi.
Anne-Laurence Savoie
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