Une bande annonce littéraire réalisée et produite par Charlie Jutras, Anne Leuenberger, Maricia Gilbert et Amélia Deschatelets.
Mais qui sont-ils? Comment ont-ils vécu la descente aux enfers du narrateur du roman? L'ont-ils vraiment ignoré, méprisé, abandonné?
lundi 1 juin 2015
Bande annonce du livre (2)
Une bande annonce littéraire réalisée et produite par Charlie Jutras, Anne Leuenberger, Maricia Gilbert et Amélia Deschatelets.
Bande annonce du livre (1)
Une bande annonce littéraire produite et réalisée par Guillaume Messier et William Côté-Laplante.
Le fou des toilettes
J'ai vu la mort dans ses yeux.
Ça m'a fait peur.
Alors il a tiré.
«Ouin, c'est un beau sac à dos que t'as là, mon grand! C'est tu ta maman qui te l'a acheté?» Je me souvient de sa face, je me suis souvenue de moi. Entrant dans cette cellule je réentendis les sirènes de police. Je lui ai arraché son sac, j'ai senti son regard dans le miroir, j'ai savouré son désespoir. Il a voulu s'enfuir en se faufilant entre mes jambes, semblablement à ce que j'avait fait. J'ai éclaté sa tête à claque dans la glace, je voulais qu'il ressente se que j'avais subi. Il était emprisonnée, comme mon agresseur, à cet instant. Je l'ai mis à genoux, j'aurais aimé avoir un père. Tout ce que je lui ai dit, j'aurai... J'aurai du l'aider! La seule personne qui aurait pu m'apprendre l'entraide était un monstre. Je suis un faible, un m'éprisant m'éprisé. Le mal n'est pas hériditaire, la peur si. Je l'est battue, frappé jusqu'au sang. Je voulais voir ces veines éclater pour prendre l'innocence qui s'en découlait. La frayeur, m'a fait incinéré mes limites et puis vidé les cendres. Les toilettes n'était pas la dernière fois. Depuis mon trauma, je me libère comme je peux. Imbibées d'essence, je me met en feux quand je veux.
Mais lui,
votre terroriste sans cagoule,
il avait une coquille nucléaire,
que j'ai fissionnée.
Ça m'a fait peur.
Alors il a tiré.
«Ouin, c'est un beau sac à dos que t'as là, mon grand! C'est tu ta maman qui te l'a acheté?» Je me souvient de sa face, je me suis souvenue de moi. Entrant dans cette cellule je réentendis les sirènes de police. Je lui ai arraché son sac, j'ai senti son regard dans le miroir, j'ai savouré son désespoir. Il a voulu s'enfuir en se faufilant entre mes jambes, semblablement à ce que j'avait fait. J'ai éclaté sa tête à claque dans la glace, je voulais qu'il ressente se que j'avais subi. Il était emprisonnée, comme mon agresseur, à cet instant. Je l'ai mis à genoux, j'aurais aimé avoir un père. Tout ce que je lui ai dit, j'aurai... J'aurai du l'aider! La seule personne qui aurait pu m'apprendre l'entraide était un monstre. Je suis un faible, un m'éprisant m'éprisé. Le mal n'est pas hériditaire, la peur si. Je l'est battue, frappé jusqu'au sang. Je voulais voir ces veines éclater pour prendre l'innocence qui s'en découlait. La frayeur, m'a fait incinéré mes limites et puis vidé les cendres. Les toilettes n'était pas la dernière fois. Depuis mon trauma, je me libère comme je peux. Imbibées d'essence, je me met en feux quand je veux.
Mais lui,
votre terroriste sans cagoule,
il avait une coquille nucléaire,
que j'ai fissionnée.
dimanche 31 mai 2015
Zach
J’ai fini mon vers et je me suis retourné pour en redemander à mon cousin. Je me suis demandé
où il était et une rotation de seulement quelques degrés m’a suffi pour figer. Mon meilleur
«chum» était en train de tenir mon cousin par l’entrejambe avec ses amis autour et lui a crié
«Tu ris pus autant hein ?». J’ai essayé de les arrêter comme dans un combat de boxe, mais je
n’étais plus capable de bouger. J’étais totalement figé comme si j’étais gelé… Mon chum m’a
regardé et m’a demandé pourquoi ne l’avais-je pas averti avant de la présence de mon cousin.
J’ai voulu répondre encore une fois que je n’étais aucunement au courant de la situation, mais
encore une fois, sans succès. Je n’étais plus le gentil Zach. Je ne me reconnaissais plus et me
sentais comme étant un complice. C’est sur ce sentiment que j’ai perdu mon voisin comme ami
et qu’il est parti tout comme les autres qui étaient comme une foule qui admirais. Ma fête était
gâchée.
samedi 30 mai 2015
Le fou des toilettes
Ça m’a fait tellement fait de bien quand je l’ai battu sauvagement et que je lui
ai lancé plein d’insultes noires comme du charbon, l’autre fois dans les toilettes.
J’ai pu faire évacuer toutes mes douleurs sur lui avec mes poings. En plus, ça
amusait mes amis, donc cela faisait en sorte que je me sente encore mieux. J'étais
important, plus fort, plus grand. Dominant.
Par contre, à la maison, nous sommes soumis à mon père. Celui-ci nous crache
sans cesse des insultes qui nous poignardent et fait tout pour que nous nous
sentons comme des moins que rien.
Le pire, c’est que c’est de sa faute si je suis rendu comme ça, violent et colérique. Il
a tout simplement créé en moi un grand canyon noir qui ne se fermera sûrement
jamais, mais, au moins, je sais comment apaiser mes tourments.
Tantôt, laprès les cours, j’ai réalisé que, si nous le battions et l’insultions comme le
fait mon père sur nous, il devait certainement se sentir comme moi, comme
un vaurien. Par contre, rendus où nous étions, il était trop tard pour
rebrousser chemin et je ne voulais pas décevoir mes amis et me faire traiter de
lâche.
Alors, je l’ai refait.
*Ce passage est situé après la page 16,
comme un nouveau chapitre.
vendredi 29 mai 2015
La mère
Je le regarde, il est couché dans son lit d’hôpital tel un bébé naissant
tout fragile. Je suis une mauvaise mère, je n’ai rien fait. J’ai beau avoir
pris congé, jamais je n’en ferai assez. Je lui propose de manger, mais il n’a
envie que de monter dans sa chambre. Je ne sais plus quoi penser. L’autre soir,
je me suis mise à pleurer, puis à crier, pour enfin hurler. Je sortais de moi
la douleur d’une mère au dépourvu, causé l’image de son fils qui souffre
péniblement, voire même atrocement. Je me suis rappelé cette soirée, il y a
deux ans, où il m’en a parlé pour la toute première fois Pourquoi n’ai-je pas
agi? Maintenant, mon fils est dans un lit d’hôpital, emprisonné par la peur, et,
tout cela, c’est à cause de moi, uniquement moi.
Anne-Laurence Savoie
jeudi 28 mai 2015
Zach
Mon personnage est Zach
J’insèrerais mon extrait après la
P.75
Après son départ, je me sentais mal,
si mal de n’avoir rien fait pour arrêter le tort que mon cousin lui faisait.
J’étais comme un monstre qui ne voulait rien faire peur que son cousin rit de
lui en retour. Je me rappelle encore ses dernières paroles lorsqu’il a quitté
ma maison« va donc chier, Zach». Ça m’a fait tellement de peine. Je me sens si
mal de n’avoir rien fait. Je me répète sans arrêt cette question. Pourquoi
n’ai-je rien fait pour l’aider? La dernière chose qui me reste de lui, c’est
son sac qui contient ses disques, sa marijuana et un chandail que je n’ai
jamais vu. Peut-être voulait-il me l’offrir pour ma fête. Pourquoi n’ai-je rien
fait pour lui? Cela m’a couté mon meilleur ami. Pourquoi!
Le père
Je ne l'ai pas élèvé comme ça.Il faudrait qu'il arrête de pleurer comme un bambin. C'est certain que sa mère ne l'aide pas! Moi,au moins,je lui ai dit de quelle façon se protéger. comment devenir un homme. Après ça, je ne peux plus rien faire.C'est à lui de se construire une carapace. Je n'irai quand même pas à l'école pour lui. Il va falloir qu'il prenne son courage à deux mains et qu'il apprenne que la vie n'est pas toujours juste envers tous et chacun. Se défendre , c'est la meilleure solution. Peut-être que,pour l'instant il trouve sa dur, mais ça va l'endurcir. Au bout du compte, cela va le rendre plus fort parce que la vie n'est pas toujours un cadeau.
Zach
Il était mon meilleur ami.
J’aurais dû l’aider. J’aurais dû le défendre, mais j’ai eu peur. Je voulais
aller le voir mais, je savais qu’il ne m’aimait pas, qu’il me détestait, je
sentais sa haine envers moi. Je ne savais pas ce qu’il vivait à son école, il
était insulté,
rejeté, il était même frappé, mais il ne m’en avait jamais parlé. J’aurais pu
l’aider.
Ça fait maintenant une semaine que je ne
lui ai pas parlé, j'ai envie d'aller le voir et de le serrer dans mes bras,
juste pour qu'il sache que j'étais son meilleur ami et qu'il peut compter sur
moi pour l'aider. La scène où mon cave de cousin l'a rejeté se répète dans ma
tête sans arrêt, j'aurais dû le défendre.
À cause de ça, je ne vis plus comme avant,
j'ai de la difficulté à dormir, je ne mange même plus. J'ai toujours peur de
lire dans les journaux qu'il s'est suicidé à cause de l'intimidation.
À cause de mon cousin ou à cause de moi.
Mère
J’aurais dû.
Je le sais,
je le sens, je le vois. Mon fils ne va pas bien. Mais pourquoi n’ai-je pas agi
avant? J’étais trop blessée. Trouée. Perforée.
J’aurais dû…
J’aurais dû l’écouter parler, prendre cette menace plus au sérieux, le changer
d’école avant que tout cela ne dégénère… Mais, avec un père mal dans sa peau et
moi, une mère incapable de faire face à cette histoire immonde, je n’y pouvais
rien.
J’aurais dû.
J’aurais dû faire plus attention à lui, remarquer sa peine cachée sous son
visage encore jeune. Le temps a filé, mon cœur est sombre, la fleur dans mon
cœur est morte, j’aurais dû.
Je l’ai su,
je l’ai senti, je l’ai vu. J’aurais dû… J’aurais dû agir plus tôt.
Ils ont fait de moi un monstre
Zack :
Pourquoi mon cousin traitait-il mon meilleur ami ainsi ? J'étais complètement gêné, contrarié, humilié. Un malaise commença à s'installer. Ils avaient tous l'air de le connaître. Mais d'où ? Comment ? Depuis combien de temps ? Je voyais le sourire moqueur de mon cousin qui commençait à se graver sur son visage, ses yeux d'animal le fixer et la peur dans les yeux de mon amie, comme la peur d'une proie se faisant agresser. On aurait put dire qu'il venait de voir un monstre. Cela devenait de plus en plus inquiétant. Après quelques secondes vite passées, je conclus que mon meilleur ami n'était pas la bienvenue et que c'était mieux pour moi de ne pas le défendre, même si ce n'était pas ce que je voulais, pour ne pas m'attirer des ennuis à mon tour.
Passage : « Qu'Est-ce qu'il fait icitte, lui ? » à « C'est mon voisin. » (p.70)
Pourquoi mon cousin traitait-il mon meilleur ami ainsi ? J'étais complètement gêné, contrarié, humilié. Un malaise commença à s'installer. Ils avaient tous l'air de le connaître. Mais d'où ? Comment ? Depuis combien de temps ? Je voyais le sourire moqueur de mon cousin qui commençait à se graver sur son visage, ses yeux d'animal le fixer et la peur dans les yeux de mon amie, comme la peur d'une proie se faisant agresser. On aurait put dire qu'il venait de voir un monstre. Cela devenait de plus en plus inquiétant. Après quelques secondes vite passées, je conclus que mon meilleur ami n'était pas la bienvenue et que c'était mieux pour moi de ne pas le défendre, même si ce n'était pas ce que je voulais, pour ne pas m'attirer des ennuis à mon tour.
Passage : « Qu'Est-ce qu'il fait icitte, lui ? » à « C'est mon voisin. » (p.70)
mercredi 27 mai 2015
La méchate Maéva!
Dire que je suis proche de lui. Il est laid comme un monstre, mais il faut dire qu'il est attachant. Heureusement, il est déjà tombé dans mon piège. Chaque jour, il revient prendre un joint. Le client est plus facilement influencé, car il est un rejet. Je me fais facilement de l’argent avec lui. C’est comme un chien qui va
me suivre partout. Ce jeune homme écoute sa
musique tranquillement en lisant un livre. Il se pense cool? Cela me donne le gout de vomir! De toute manière, si je me fais de l'argent, tout va bien.
narrateur : zach
Quoi faire? J’ai regardé, j’ai écouté, j’ai
encore regardé, j’ai essayé de comprendre, j’ai voulu intervenir, mais en vain.
Devant moi, je voyais mon cousin et sa gang niaiser mon meilleur ami sans
défense. Je n’ai pas compris ce qui se passait, je me suis posé des questions. Est-ce
que mon voisin connaissait mon cousin? Se faisait-il intimider? J’ai fait comme
si rien ne s’était passé, évitant le regard de mon ami. J’étais impuissant,
comme une gazelle entourée de lions. J’étais perdu dans mes pensées, à la
limite de l’inconscience. Je suis revenu à la réalité lorsque mon voisin m’a
lancé : « Va donc chier, Zach ». C’est à cet instant que j’ai
réalisé que mon voisin, mon meilleur ami, mon frère m’avait abandonné à cause
de moi, à cause de mon manque de puissance. Je suis resté muet le reste de la
soirée, je voulais que tout le monde s’en aille. J’avais juste le goût d’être
seul, cette soirée m’avait coûté mon meilleur ami.
Le fou des toilettes
«Qu’est-ce qu’y fait icitte, lui ?» a dit le
fou, toujours évaché derrière le bureau. P.70
Comment ça
se fait qu’il est là, juste devant moi, à la fête de mon cousin ? Ce petit con ne devrait même pas se pointer devant moi, surtout après ce qu’on lui a fait dans
les toilettes.
« J’savais pas que t’étais voisin avec une tapette, le
cousin. »
C’est assez
drôle de le voir ici, je n'aurais jamais cru le rencontrer en dehors de l’école. Autant
en profiter. Je vais l’humilier, le détruire. C’est ce que mes chums attendent
de moi et Zach ne va sûrement pas oser se mettre dans mon chemin. Ça se voit que
c’est lui qui l’a invité, mais il ne l’avoue même pas. Je vais pouvoir écraser cette horreur comme une feuille devant mon cousin.
Zach
Il se tenait là, devant moi. Il avait attaqué mon cousin, mais je
devinais - je savais - que cela n’avait rien à voir avec ce qu’il lui avait
fait subir.
Je me tenais là, devant lui. Pourquoi ne m’avait-il rien dit? J’aurais dû m’en rendre compte.
J’aurais voulu bouger, parler, faire quelque chose, mais mes pieds
étaient enracinés au sol. J’aurais voulu ouvrir la bouche pour lui hurler d’être
fort et de ne pas laisser tomber, mais je ne pouvais pas.
Il était mutilé, écorché, brisé. J’aurais
dû l’aider.
J’aurais voulu le prendre dans mes bras, le protéger, lui dire que
plus jamais on ne lui ferait du mal, que tout irait bien.
Il m’a regardé et j’ai su que je l’avais déçu. Il comptait sur moi,
mais je l’avais laissé tomber.
« Va donc chier, Zach. »
Il est parti. J’aurais dû le
retenir.
J’aurais dû, mais je ne l’ai pas fait.
Espèce
de lâche.
Le fou des toilettes
Je l’ai vu
sortir des toilettes avec un air abattu, il ressemblait à une araignée que l’on
venait d’écraser. Je me suis demandé pourquoi je l’avais choisi, mais la
réponse était simple, c’était le premier élève de secondaire un qui était
rentré dans ma toilette. Je crois que ce qui m’a poussé à être Satan, c’est la
frustration, mais je ne sais pas d’où elle vient. Agir ainsi m’a fait ressentir
des papillons dans le ventre. Son regard inférieur, sa vulnérabilité, son âme
impuissante… j’ai aimé voir ça. Est-ce que c’est normal de se comporter comme
ça envers quelqu’un? De toute façon, dans les écoles secondaires, ça prend un
garçon comme moi, qui fait régner sa loi. Maintenant que je l’ai étiqueté comme
le souffre-douleur de l’école, je dois continuer et j’ai plus d’un tour dans
mon sac. L’effondrer, le pulvériser, l’anéantir, voilà ma tâche antan que roi
de l’école.
Zach
« De rien.
De personne.
Ça venait de me coûter mon meilleur ami. » page 75
Je n’ai pas réagi sur le coup. Tout s’est déroulé si vite et je n’y
comprenais rien, mon cerveau s’était comme débranché. J’ai repris mes esprits
et je suis allé voir si mon cousin était correct, s’il allait s’en sortir.
Pourquoi s’était-ils insultés comme ça? Est-ce qu’ils se connaissaient? J’aurai
dû agir. Je suis allé dans ma chambre et j’ai vu le paquet, je l’ai ouvert et
j’ai vu le chandail. Un profond regret est monté en moi, un peu comme si
j’avais commis un meurtre. Ce chandail représentait notre amitié qui était
brisée à présent et ses paroles me sont revenues. «Va donc chier,
Zach. »
La mère
Je l'écoutais nous
raconter ce qui se passait à l'école, c'était très difficile à accepter. Savoir
que mon propre fils vivait cela. Je n'étais pas capable de lui parler, de le
réconforter et même de le consoler. Il était juste possible pour moi de
l'écouter et de le regarder. Je ressentais une immense pitié pour lui. En même
temps, je me sentais très mal de ne pouvoir rien faire, il devait me détester
en ce moment puisque je ne l'aidais pas et que je ne faisais rien. Même son
père a essayé, mais cela ne l'aidait pas du tout. J'ai même appelé l'école,
mais pourquoi n'ont-ils rien fait? Son
état se détériorait de jours en jours, il était comme un animal abattu à force
d'encaisser toutes les méchancetés qu'on lui disait. Toute cette histoire m'a
trotté dans la tête pendant des jours, des semaines et des mois. La seule chose
que je me disais, c'était que j'étais mauvaise, nulle, incapable...
La mère du Narrateur
Ils m’ont appelée.
Eux.
Les policiers.
Je suis sous le choc. Mon enfant,
le mien, est arrivé à l’école avec un fusil, un vrai, et a tiré des élèves.
Deux. Je me sens détruite, pulvérisée, anéantie. Je savais que quelque chose
n’allait pas. Je le savais. Mais j’aurais dû agir. Correctement. Le changer
d’école, lui faire sentir que je l’aimais, le protéger. Mais je n’ai rien fait
de cela. Rien. Je me sens comme une mère tortue qui abandonne ses bébés après les
avoir enfouis dans le sable. Les policiers m’ont proposé d’aller voir mon fils.
J’ai refusé. Je ne sais pourquoi. Alors, je suis restée chez moi, en pleurant,
comme un chien battu…
Mon enfant a commis un acte
irréparable. Je le sais. Il le sait.
Mais, j’aimerais m’adresser aux
personnes qui ont battu mon fils. À celles qui l’ont intimidé toutes ces
années.
Vous.
Pourquoi avoir choisi MON fils?
Un policier
J’avais les jambes qui flageolaient. J’avais peine à respirer correctement. Mon cœur battait à tout rompre. Mais je faisais de mon possible pour ne pas perdre le peu de sang froid qu’il me restait.
C’était lui.
Instinctivement, j’ai braqué mon arme vers le jeune homme, prêt à presser sur la détente.
Il se trouvait là. Devant moi et mon collègue, une arme à la main. Pendant que mon partenaire parlait au jeune adolescent armé, je repensais à cette terrible journée.
C’était lui.
Le garçon que j’avais retrouvé dans cette ruelle déserte. Inconscient et ensanglanté. Tel était son piteux état. Côtes, nez, jambes et hanches brisés. Je m’étais senti si... impuissant. J’avais l’impression d’être ce malheureux poisson rouge pris dans son sempiternel bocal. Mais pourquoi? Pourquoi quelqu'un lui avait-il infligé toute cette atroce douleur? J'avais tenté de découvrir ce qu'il s'était produit, mais j'avais naïvement cru que c'était qu'une simple bagarre qui avait mal tourné. Alors, j'ai laissé de côté l'idée que quelqu'un s'en avait sauvagement pris sur lui pour l'intimider.
Une pression soudaine pesait sur mes épaules. Je devais éviter que tout cela ne tourne au cauchemar. Je voulais revoir ma fiancée portant notre enfant lorsque mes heures de job allaient être terminées. Je ne voulais surtout pas que quelqu'un lui annonce que j’étais mort à cause d’un adolescent mal dans sa peau. Mais je voulais aussi la sécurité de ce jeune en détresse.
Lorsque je m’apprêtais à engager la discussion, il s’est retrouvé agenouillé devant moi en laissant tous ses sentiments sauvegardés depuis bien trop longtemps s’emparer de lui. Ce garçon, il n’allait pas bien et je me devais de lui venir en aide. C’était mon rôle. Mon rôle de policier. Mais il a brutalement émis des cris. Son visage reflétait le regret, mais aussi la colère et la douleur contenues depuis bien trop longtemps.
J’avais du mal à le regarder. Malgré cela, je me suis mis à lui parler le plus calmement possible. À lui dire qu’il devait déposer son arme sur le sol. Malheureusement, sa rage avait pris possession de lui. Il criait de plus en plus fort, jusqu’à en perdre complètement le souffle. Alors j’ai haussé le ton davantage, accompagné de mon coéquipier. À notre plus grand désarroi et soulagement, il a cessé de hurler et a déposé son pistolet sur le sol. J’ai donc baissé mon arme en faisant retomber lourdement mon bras le long de mon corps. Sans oublier un long soupir de soulagement.
Mais, sans crier gare, le garçon a repris son arme et l’a retournée vers lui. J’ai tenté de le résonner. Que tout cela pouvait finir autrement que par sa mort.
Merde. Cette histoire aurait pu se terminer autrement. Autrement qu'une fusillade. Mais j'ai tout foiré. Je n'ai pas su faire correctement mon job.
C’était lui.
Instinctivement, j’ai braqué mon arme vers le jeune homme, prêt à presser sur la détente.
Il se trouvait là. Devant moi et mon collègue, une arme à la main. Pendant que mon partenaire parlait au jeune adolescent armé, je repensais à cette terrible journée.
C’était lui.
Le garçon que j’avais retrouvé dans cette ruelle déserte. Inconscient et ensanglanté. Tel était son piteux état. Côtes, nez, jambes et hanches brisés. Je m’étais senti si... impuissant. J’avais l’impression d’être ce malheureux poisson rouge pris dans son sempiternel bocal. Mais pourquoi? Pourquoi quelqu'un lui avait-il infligé toute cette atroce douleur? J'avais tenté de découvrir ce qu'il s'était produit, mais j'avais naïvement cru que c'était qu'une simple bagarre qui avait mal tourné. Alors, j'ai laissé de côté l'idée que quelqu'un s'en avait sauvagement pris sur lui pour l'intimider.
Une pression soudaine pesait sur mes épaules. Je devais éviter que tout cela ne tourne au cauchemar. Je voulais revoir ma fiancée portant notre enfant lorsque mes heures de job allaient être terminées. Je ne voulais surtout pas que quelqu'un lui annonce que j’étais mort à cause d’un adolescent mal dans sa peau. Mais je voulais aussi la sécurité de ce jeune en détresse.
Lorsque je m’apprêtais à engager la discussion, il s’est retrouvé agenouillé devant moi en laissant tous ses sentiments sauvegardés depuis bien trop longtemps s’emparer de lui. Ce garçon, il n’allait pas bien et je me devais de lui venir en aide. C’était mon rôle. Mon rôle de policier. Mais il a brutalement émis des cris. Son visage reflétait le regret, mais aussi la colère et la douleur contenues depuis bien trop longtemps.
J’avais du mal à le regarder. Malgré cela, je me suis mis à lui parler le plus calmement possible. À lui dire qu’il devait déposer son arme sur le sol. Malheureusement, sa rage avait pris possession de lui. Il criait de plus en plus fort, jusqu’à en perdre complètement le souffle. Alors j’ai haussé le ton davantage, accompagné de mon coéquipier. À notre plus grand désarroi et soulagement, il a cessé de hurler et a déposé son pistolet sur le sol. J’ai donc baissé mon arme en faisant retomber lourdement mon bras le long de mon corps. Sans oublier un long soupir de soulagement.
Mais, sans crier gare, le garçon a repris son arme et l’a retournée vers lui. J’ai tenté de le résonner. Que tout cela pouvait finir autrement que par sa mort.
Merde. Cette histoire aurait pu se terminer autrement. Autrement qu'une fusillade. Mais j'ai tout foiré. Je n'ai pas su faire correctement mon job.
Eux, les autres
J'aimerais bien faire quelque chose pour lui, il a l'air seul. Je le vois souvent dans les corridors, il se sent tout petit, pauvre lui. Il y a quelque minutes, il est parti voir la direction parce qu'il s'est défendu contre le petit baveux de la classe.Le petit baveux lui a fait tomber toutes ses fiches alors qu'il n'avait rien fait. Je voudrais bien être son ami, mais je ne veux pas me retrouver seul moi aussi. La professeur n'a rien vu de ce qui s'est passé et l'a fait sortir pour qu'il aille au bureau de la directrice. Je ne suis pas d'accord avec elle. Que puis-je faire pour lui?
Sa mère
Mon bébé, mon petit garçon à moi, mon fils unique.
Il
a tiré sur quelqu’un et possiblement tué un autre. Ça me fait mal car, au fond
de moi, je vois juste le petit garçon qui s’est fait agacer par des camarades.
J’ai tout mal, tout faux. Il est devenu grand et les gens de son école ne devaient
pas juste le taquiner. Je me sens vide de l’intérieur, croire que je l’ai vu,
matin et soir, sans rien remarquer. J’ai fait quelque chose de pas correct,
c’est sûr. Je suis une mauvaise mère. J’ai tout raté.
J’ai
ignoré sa détresse.
Je
ne croyais pas qu’il avait cela en lui.
Suis-je
aveugle de n’avoir jamais vu sa détresse? Il a retourné l’arme contre lui!
Les autres (les témoins)
Je suis eux, je fais partie d’eux. La seule
différence, est que, moi, je ne veux pas lui faire de mal. Je le vois souvent
se faire donner des coups, mais je passe sans rien dire à côté, je ne sais pas
pourquoi on le déteste et, plus ils le frappent plus je me dis que je devrais
le haïr moi aussi, le faire souffrir. Mais pour quoi faire? Moi je suis de ceux
qui détournent le regard, qui pensent que ça va passer et qui s’imaginent qu’il
ne ressent rien. Un jour, je suis rentré aux toilettes et je l’ai vu, je les ai
vus, ils le frappaient, le traitaient de tous les noms et, là, je l’ai regardé,
lui. J’ai eu l’impression qu’il me suppliait du regard de l’aider, on aurait
dit une bête qui soufflait ces derniers instants de vie. Je suis parti le plus
vite que j’ai pu, au point de m’époumoner. Je l’ai laissé là, seul, avec eux,
et je commençais à le regretter solidement. J’ai lutté contre ma propre vie, ma
propre survie. Je veux bien l’aider, mais j’ai peur, tellement peur qu’au plus
profond de moi, je me dis que quelqu’un d’autre de plus fort le fera à ma place.
Chaque fois, que je m’avance vers eux, je m’imagine la douleur de chaque coup
comme si j’étais dans sa condition, la douleur de leurs mines de crayons qui me
transperceraient doucement la peau, les noms qu’ils me diraient et qui me
poignarderaient le cœur. Soudain, mes
yeux s’emplissent d’eau, alors je recule. Je sens que lui me regarde. Je me
trouve faible, je me trouve tellement faible et je me trouve stupide de me
trouver faible. C’est là que toutes mes craintes me reviennent.
Je ne veux pas être comme lui, je ne veux pas être
lui, je ne veux avoir aucun contact avec lui, je veux qu’on me dissocie de lui.
Comme ça, tout ira bien, du moins pour moi…
Zach
Je… je ne comprends vraiment pas. Qu’est-ce
qui vient d’arriver? Pourquoi mon cousin l’a-t-il appelé comme ça, le fif? J’aurais dû dire quelque chose, je le voyais
me regarder en attendant ma réponse. Mais, je me sentais tellement impuissant,
j’avais l’impression d’être le prisonnier de mon propre corps. Je ne comprends
vraiment plus rien. Comment mon voisin a-t-il pu faire ça? J’ai vu dans ses
yeux toute la colère et qui avait l’air d’être accumulée depuis si longtemps au
plus profond de lui qu’il avait contre mon cousin, mais j’ai surtout remarqué cette
sorte de joie, cette sorte de satisfaction à le faire souffrir. Le pire, c’est que je crois avoir aperçu seulement un petite partie de sa noirceur,
et je ne crois pas que ce soit la fin,
pas encore.
Le fou des toilettes
Je
l’ai fait. Je ne comprends pas encore comment j’ai pu faire ça. Pourquoi lui ?
Pourquoi moi ? Mais, ça m’a fait du bien de le voir souffrir autant que j’ai
souffert. Moi non plus, je n’avais rien fait quand ça m’est arrivé en
secondaire 1, mais j’ai eu mal et je veux qu’il ressente la douleur que j’ai eue
et qu’il aura. Ça me rent si puissant quand je le frappe, quand je le bat de toutes mes
forces, quand je le détruis. Le faire souffrir pour qu’il ressente ma peine bien enfouie au creux de mon
âme m’apaise un peu. Je ne suis pas méchant, je suis juste un gars qui a souffert
et, pour retrouver la justice dans cette injustice, j’ai besoin de massacrer
quelqu’un, n’importe qui, c’est la seule solution possible. Personne ne pourra
m’en empêcher car, sinon, ce sera ma prochaine victime.
ZACH
Quand
ZACH le visite à l’hôpital
Qu’es
que j’aurais bien pu faire, je n’avais absolument pas de choix, si j’avais pu
me cacher au fin fond de ma tête, je l’aurais fait. Je ne pouvais tout de même
pas prendrele parti de l’un ou de l’autre, après tous d’un côté j’avais mon
meilleur ami et de l’autre mon cousin. Tous de même, si j’étais intervenu il ne
serait pas dans cet état, mais surtout je ne serais pas devant lui à angoisser
et à implorer son pardon. Il est trop tard, j’ai perdu un bout de mon âme dans
ce que je peux appeler le pire anniversaire de ma vie. La seule chose qui me
reste à décider ses de partir ou de me présenter devant lui comme un pauvre
petit chien battu en espérant qui me pardonnera.
lundi 25 mai 2015
Bienvenue!
Chers élèves,
Cette semaine, vous aurez pour tâche de publier sur ce blogue votre texte de création corrigé et amélioré à la lumière de mes commentaires.
Votre objectif : donner à lire les meilleurs textes possible à Patrick Isabelle et aux fans de son œuvre!
Petite gâterie : ma drôle de voix qui vous rappelle comment utiliser Blogger (à réécouter lorsque vous êtes déprimés)!
Petite gâterie : ma drôle de voix qui vous rappelle comment utiliser Blogger (à réécouter lorsque vous êtes déprimés)!
Consignes particulières
- Vous inscrirez, dans l'espace réservé au titre de votre texte, le nom de votre narrateur (exemple: la mère, la police, la directrice, le fou des toilettes, etc.);
- Vous vous assurerez d'indiquer votre nom dans la section "Libellés" de manière à ce qu'il soit plus facile de retrouver votre publication par la suite.
Bon travail!
Mme Arsenault :)
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